L ECOLE DE LA PATIENCE
Ce voyage nous a appris que dans la marine marchande on ne faisait pas que naviguer. Attendre un pilote pour sortir et rentrer d'un port, attendre qu'une place se libère sur un quai, attendre que la tempête passe.
Le 27 août, arrivée au Havre, en 10 minutes notre camping car est déjà dans le bâteau. On nous accompagne dans notre cabine et là on découvre l'endroit où l'on va passer 4 semaines. C'est la cabine de l'armateur, grand salon, bureau, télé, grande chambre, salle de bain, le luxe quoi et surtout des hublots avec vue sur la mer ! Nous nous installons.
Après avoir fait la connaissance du Capitaine et de l'équipage, de nos compagnons de voyage, nous prenons nos repères et les jours qui suivent sont rythmés par la marche sur le pont, la lecture, les repas, les vacances commencent.
Le 4 septembre au matin on arrive devant Dakar, première escale, on pensait débarquer tout de suite au port, mais non, on passe la journée à attendre au large, on ne rentrera au port que la nuit. Le lendemain petite visite dans Dakar. Nous voilà repartis pour nos occupations habituelles, les journées passent très vite. On ne se lasse pas de regarder la mer, il fait beau, chaud, on a vu des dauphins. En arrivant devant les côtes brésiliennes, un jet d'eau, de l'écume, une grosse queue qui sort de l'eau, eh oui ce sont des baleines, c'est un régal. On passe la matinée à scruter l'horizon, il y en a beaucoup.
Le 7 septembre, cette nuit à 2 h 45 on a passé l'équateur. Ce matin, tout le monde sur la passerelle sur ordre du Capitaine. Sur ce, rasoir en main il se met à raser la tête des membres de l'équipage qui passent cette ligne pour la première fois ainsi qu'aux voyageurs (ceux qui jouent le jeu). Depuis Jean-Marc a la tête ce Canteloup. Ensuite on a eu droit au baptême et Neptune, sortit du fond de l'océan pour la circonstance, nous verse un seau d'une immonde soupe ! Après tout ça un bon rinçage s'impose, à la lance à incendie et eau de mer. Ensuite apéro dans une bonne ambiance. En fin de soirée remise des diplômes par le Capitaine pour le passage de l'équateur.
Le 11 septembre au matin grand beau, on se présente devant la baie de Rio, l'arrivée va être sensationnelle ; eh bien non on passe la journée au large, on ne rentrera dans le port que le soir vers 21 h 00 ; la baie de Rio est dans le brouillard on voit à peine le Corcovado et le pain de Sucre.
Le 17 septembre on arrive dans le Rio de la Plata. La mer est agitée, force 8. Tiens, on va peut-être être un peu secoués. Ce n'était rien, dans la nuit le bâteau fait demi tour ; tandis que l'on sent une bonne gite la mer se déchaîne encore plus, il y a des creux de 10m et un vent à 130 km/h. On n'a pas passé le Cap Horn mais c'est tout comme. Sur ce, on reste bloqués 3 jours avant de pouvoir repartir. C'était assez impressionnant, plus personne sur le pont. S'ensuit une escale à Zarate et nous voilà à Montevideo où on reprend le blog là où on l'avait laissé.
Pour nous ce voyage en cargo a été une belle expérience, on en rêvait, ça y est on l'a fait. On a découvert la vie des marins, l'activité portuaire énorme. Ce bâteau est un véritable monstre d'acier qui transporte 3500 véhicules et 1500 containers. Quand on sait qu'une voiture moyenne fait 2l de cylindrée, lui fait 2 m3 et consomme tout de même 60 tonnes de fuel par four. Sur le GRANDE CONGO on se sentait tout petit et en sécurité, il mesure 211m de long.
Nous sommes 12 passagers, 7 allemands, 2 hollandais et Catherine qui était passée nous voir, on savait qu'on allait voyager ensemble. Bien que la communication avec tout ce petit monde n'ait pas été des plus faciles ce fut très intéressant et nous leur souhaitons bien sûr un très bon séjour sur ce continent.
Notre première nuit à terre donc à Montevideo nous a permis de rencontrer Marie-Agnes et Alain, 2 toulousains qui voyagent en Amérique du Sud depuis 6 mois, soirée apéro et échange des renseignements fort utiles pour la suite.
Nous sommes le 27 septembre et restons en Uruguay pour une dizaine de jours. Suerte comme on dit ici.