DES ANDES AU PACIFIQUE
Jeudi 21 février
Nous partons quand même de Chos Malal le 10 février, la route 40 est praticable mais c'est limite à certains endroits, elle a été emportée sur plusieurs centaines de mètres. En 2, 3 jours ils ont réussit à refaire une route qui ne résistera peut-être pas aux prochains orages, à grand renfort de bulldozers, pelles, gros engins en tout genre. Il y a encore pas mal de boue et on voit bien les coulées à flanc de montagne.
Première halte à Las Lenas, station de ski la plus huppée d'Argentine ; elle possède un grand domaine skiable et des infrastructures géantissimes pour gros budget. Même l'été cet endroit agréable est fréquenté par quelques vacanciers, idéal pour changer d'air. Bivouac très calme !
De là nous partons voir une curiosité géologique, "los pozos de los animas", deux gros trous remplis d'eau dans le fond, profondeur à peu près 40 m, 100 m de diamètre, ils s'agrandissent de plus en plus. En fait c'est une rivière sous-terraine qui est la cause de cette érosion. La route qui se trouve à une cinquantaine de mètres va s'effondrer dans quelques années. Il n'est pas évident de prendre ce site en photo car on manque de recul, impossible de s'approcher trop près le sol est très friable.
Pas loin d'ici se trouve la "laguna de la niña encantada", une vasque d'eau cristalline creusée dans de laroche volcanique. Comme tous les endroits magiques une légende entoure cette lagune. Elcha, une jeuneprincesse indienne s'est jetée dans l'eau par désespoir amoureux et a été pétrifiée dans le fond.
On dit que depuis son visage apparait à la surface de cette eau pure. Son prénom signifie "espoir"…Un endroit plein de charme, quel calme !
Le 12 février nous arrivons à Mendoza. Halte de 2 jours dans un camping très agréable avec piscine. A Cacheuta, 30 km plus loin, il y a un grand centre thermo ludique à ciel ouvert avec plein de bassins, jets d'eau, bulles… en pleine nature, entouré de montagnes. Nous passons une super journée dedétente (oui, je sais, y en a qui vont dire "et le reste, c'est pas de la détente ?"). Donc, bain et bain de soleil. Ici c'est le mois d'août !
Le 15 février nous reprenons la route pour Puente del Inca. Cette route stratégique commerciale,
très empruntée par les camions, a été également emportée par les pluies torrentielles. Sur les bas côtés, des centaines de camions attendent de pouvoir passer. Il en passe un millier par jour.
Puente del Inca, ce petit village au pied de l'Aconcagua situé à 2720 m d'altitude se caractérise par d'étonnantes sculptures colorées de l'autre côté de la rivière. Un pont s'est formé jusqu'aux ruines d'un ancien établissement thermal, cette eau contient énormément de soufre et de minéraux, elle continue à façonner les rochers et les murs
par son ruissellement permanent, l'effet est spectaculaire ! Quelle harmonie de couleurs ; quand le soleil inonde ce site, c'est fabuleux ! Il est formellement interdit de passer sur le pont et d'atteindre ces anciens thermes, il y a de forts risques d'éboulement.
C'est pas banal de mettre des photos d'un cimetière sur un blog mais celui-ci à Puente del Inca est principalement dédié aux montagnards qui ont gravit l'Aconcagua et n'en sont jamais revenus. Ce sommet, difficile par ses conditions météorologiques et son altitude, fait beaucoup de victimes, de toutes nationalités.
Nous passons la nuit sur le parking du parc de l Aconcagua, super calme, après avoir fait une petite ballade jusqu'au pont d'où part le sentier qui mène au premier camp de base. Ce pont suspendu a une histoire , c'est celui que l'on voit dans le film "un an au Tibet".
Le lendemain, au lieu de prendre le tunnel qui relie l'Argentine au Chili, nous prenons une piste qui nous amène à notre premier 4000 m en véhicule, jusqu'au Christ redentor. Ce monument a été construit en 1902 à la suite d'une querelle territoriale entre les 2 pays. Il faut y croire pour arriver jusque là-haut. La route grimpe beaucoup en plus il y a des travaux.
La descente de l'autre côté c'est pire. Par contre la vue est superbe. Il y a aussi énormément de camions.
Le 17 février nous sommes à Vina del Mar, grande station balnéaire très fréquentée en cette période de l'année. C'est la première fois qu'on est dans les bouchons ! Mais on longe la côte c'est agréable.
Nous visitons le musée archéologique. Devant l'entrée un moai de l'île de Pâques a trouvé sa place. Ses congénères se trouvent à 3700 km de là dans le Pacifique.Il fait partie en faites 5 moai qui ont été exportés. L'un d'entre eux a été emporté par le tsunami au Japon. On trouve de très bons renseignements sur cette île et ses origines. Comme nous étions seuls dans le musée, nous avons eu droit à une visite guidéeet privée par une charmante guide qui nous a expliqué mille choses sur l'île de Pâques.
Le lendemain nous en profitons pour faire un tour à Valparaiso, ville mitoyenne de Vina del Mar, connue pour son port mythique et son ambiance particulière. On prend un de ses ascenseurs de plus de 100 ans d'âge, de là-haut on surplombe toute la baie.
Cette ville avec ses maisons colorées et son charme désuet nous plait beaucoup.
Nous ne pouvons pas passer quelques jours ici sans aller visiter une des maisons du célèbre poète chilien très engagé, Pablo Neruda, transformée en musée. C'est sa maison à Isla Negra construite sur un promontoire rocheux sur le Pacifique que nous allons voir, entre Valparaiso et Cartagena. Pablo Neruda fut aussi un homme politique, sénateur de son pays, ambassadeur
du Chili à Paris, candidat à la présidence de son pays également et prix Nobel de littérature; ce personnage quelque peu provocateur vit dans un certain luxe, grand collectionneur dans l'âme, sa maison recèle de trésors, d'objets d'art, de figures de proues (en amoureux de la mer qu'il était), coquillages, pipes, objets en tout genre… De larges baies vitrées donnent sur l'océan.
C'est la dernière demeure du Poète (1904-1973) il meurt juste après le coup d`'état, lui le défenseur des droits de l'homme n'a pas supporté toutes ces injustices dans son pays. Il est enterré avec sa femme Matilde face à la mer.
l meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Dans un article, Jean-Marc avait lu que la plus grande piscine du monde se trouvait pas très loin. Pour être grande, elle est grande. Elle mesure plus de 1100 m de long et 120 m de large. Construite au bord du Pacifique elle fait partie d'un grand complexe résidentiel, il ne nous a fallut pas moins de 3 photos pour l'avoir en entier (pourtant on possède un grand angle).
Jeudi 21 février nous reprenons la route pour l'Argentine le frigidaire vide pour cette fois-ci arriver jusque dans le nord, Salta
Cafayate, la région des vignobles.