COULEURS D ARGENTINE
Jeudi 18 avril
Nous passons quelques jours à Salta pour une révision du camping-car, après tous ces kilomètres
sur les pistes ou sur de l'asphalte..c'est qu'on lui en fait voir. Samedi 6 avril nous quittons la grande
ville du nord de l'Argentine pour le petit village de Cachi. Nous découvrons un village blanc qui nous
rappelle les beaux villages de l'Andalousie avec ses arcades, ses murs blancs, ses rues pavées,
ses maisons avec patios. On a encore changé de climat, ici c'est très aride, tout le long de la route
il y a de ces énormes cactus, le cardoñ, et là aussi dans l'église les boiseries, le confessionnal et
le plafond sont construits en bois de cardoñ ; ce bois est très léger et fait de beaux décors.
Dimanche 7 avril nous allons vers les thermes de Reys. On passe dans un village où il y a bien
de l'animation donc on s'arrête. C'est la fête des "gauchos" à Guerreros avec rodéo, "course
aux vachettes" (un peu plus musclé quand même). Beaucoup de monde, une bonne ambiance,
nous sommes les seuls touristes, le spectacle vaut le coup d'oeil. Ce sont de vrais gauchos, des
purs et durs qui ne carburent pas qu'au jus de fruit ! C'est vin et bière à gogo, et tournent les
gauchos avec leur lasso. Pablo dont nous venons de faire la connaissance, va essayer de tenir
sur un cheval fougueux. Un peu anxieux et très concentré avant l'épreuve il réussit l'exploit de
se faire secouer plus de 3 minutes ; il fait partie des meilleurs concurrents dans sa catégorie.
Nous passons un super moment ici et après un petit plongeon dans la vie d'un village de gauchos
c'est bivouac et trempette le lendemain dans un petit coin de nature hyper tranquille, tous seuls
dans une grande piscine d'eau chaude.
PABLO UN PEU INQUIET AVANT SON RODEO
PABLO FIER ET CONTENT DE LUI NOUS AUSSI ON AVAIT MISE 10 PESOS
Lundi 8 avril nous sommes dans la région de Jujuy et suivons une route superbe, arrivés à
Humahuaca, petite ballade dans le centre ville, il y a un beau monument, le Cabildo, où siège la
municipalité. De la tour dudit monument tous les jours à midi sort un Saint, San Francisco Solano
qui bénit la foule avec en fond sonore l'Ave Maria de Gounod. Grand moment de béatitude dans
un silence religieux !
Le lendemain, Purmamarca, village hyper touristique classé au patrimoine de l'humanité car il
est niché dans un écrin de montagnes et collines multicolores. Pour faire de belles photos on
mettra le réveil d'ailleurs assez tôt (une fois n'est pas coutume) pour avoir une bonne lumière.
Après la séance photo nous déambulons nonchalamment dans le centre du village et
rencontrons dans son échoppe un artiste peintre, Norberto Chocober qui nous a permis de
le prendre en photo avec un de ses tableaux. Quelle précision jusque dans les détails !
Pedro son perroquet nous accueille avec des "Ola" retentissants. Quelle voix en plus il est
bavard.
Nous suivrons toute la route jusque'`a Très Cruces à la frontière de la Bolivie, les montagnes
sont superbes de toutes les couleurs et le relief est saisissant. Avec le ciel tout bleu c'est
extraordinaire.
Maintenant nous n'avons plus qu'à traverser l'Argentine d'ouest en est ,c'est-à-dire
1500 km, trois jours de route tranquillement.
Sur les routes de l'Argentine sont érigés des autels ornés de rubans rouges et de drapeaux
qui flottent au vent, c'est pour rendre hommage à El Gauchito, personnage célèbre dans tout
le pays. Antonio Gil né en 1847 a été condamné à mort après avoir déserté, volé du bétail
aux riches pour partager avec les pauvres… Rattrapé par la justice il sera décapité. La tradition
veut que les déserteurs et repris de justice ne soient pas enterrés. Gauchito rencontre son
bourreau et lui dit que son fils va tomber gravement malade. La condition pour qu'il guérisse
c'est que le bourreau enterre dignement El Gauchito. Une fois exécuté, le bourreau se rend
compte qu'effectivement son fils va mourir. Il retourne sur les lieux de l'exécution et enterre
Antonio Gil. Son fils guérit rapidement. C'est depuis ce miracle que El Gauchito est devenu
un héros célébré dans tout le pays. Nous passons devant son sanctuaire, près de Mercedes.
Nous ne faisons pas de photos, halte de 5 minutes à peine car ce site qui attire plein
de pèlerins est un endroit tout à fait déplaisant. Ca ressemble tout à fait à un bidonville, des
tas de détritus par terre, des "boutiques" de souvenirs, rubans rouges pour accrocher partout
sont immondes et nous ne verrons pas la tombe de Gauchito. Des personnes profitent du
site pour mendier. On ne s'attendait vraiment pas à ça.
Ces sanctuaires sur le bord des routes sont sensés protéger les personnes dans les
véhicules d'après les croyances.
Une fois à Mercedes il ne nous reste plus qu'à parcourir les 100 km de piste pour arriver à
Colonia Pellegrini. Cet endroit nous avait laissé un bon souvenir il y a 4 ans on se devait d'y
retourner. Nous sommes donc dans une réserve, Esteros del Ibera, un immense marécage,
13000 km de lagune, 350 espèces d'oiseaux, des animaux tels que singes, carpinchos,
caïmans, biches et cerfs, petits félins comme ce magnifique "gato montes" qui était tout
jeune il y a 4 ans donc moins impressionnant, on dirait vraiment un léopard. Ce qui nous
plait dans ce village c'est d'abord le calme qui y règne, tous ces animaux en liberté qui
vivent en parfaite harmonie et ne se sentent pas du tout en insécurité.
Nous faisont notre petit tour de barque sur une surface lisse qui brille comme un miroir et
le silence autour…pour voir des caïmans des biches… Un moment inoubliable.
Trois jours de sérénité absolue. Ici le temps semble s'arrêter dans ce coin de nature
préservé. C'est d'ailleurs un parc gratuit il faut le signaler. Des gardes-parc, non
plutôt des gardes-faune travaillent pour préserver le site, répertorier les animaux,
accueillir et renseigner les visiteurs, veiller à la bonne cohabitation entre tout ce petit
monde.
Nous ne ratons pas non plus le coucher de soleil qui est fabuleux. C'est avec toutes ces
images dans la tête que nous reprenons la route le 16 avril direction Posadas.